Avant d'être construite, l'architecture est dessinée. Pour cela, un système de représentation en 2D (deux dimensions) avec les plans, coupes et façades, vient expliciter ce qui est ou sera construit dans la réalité en 3D (trois dimensions). Un langage codifié est utilisé, donnant dans chaque vue une vision partielle et théorique du bâtiment; car en réalité, personne ne verra jamais exactement le bâtiment construit comme il est dessiné, du fait de la vision humaine binoculaire et en perspective. Le dessin est donc un moyen de comprendre l'objet à construire mais ne rend pas toujours bien compte de la réalité en trois dimensions: un effort de reconstitution mentale et de traduction est nécessaire, ce qui n'est pas forcément simple.
C'est pour cela que la 3D est intéressante car elle vient palier et compléter les limites du dessin en 2D: tout devient plus directement lisible.
Dans notre pratique, nous utilisons la 3D dès le démarrage de notre réflexion, nous construisons le bâtiment en virtuel avant de le faire dans la réalité:
• si le bâtiment est existant, nous en réalisons le relevé à l'aide de drone et/ou scanner en parcourant l'intérieur et la périphérie du bâti, ainsi que le terrain, pour créer un nuage de points et/ou une photogrammétrie en 3D. Les données récoltées sur place sont ensuite traitées par une suite de logiciels. Le nuage de points est constitué par des points géolocalisés et texturés, qui sont donc autant de prises de cotes mise à disposition, tel un relevé géométrique. A la différence près que le nuage de points est constitué de millions de points. La photogrammétrie en 3D est un jumeau du bâtiment existant et représente toutes les parties visibles. Le bâtiment virtuel est un double du bâtiment réel.
• une visite virtuelle est donc réalisable à travers les données de ce relevé: soit directement dans le nuage de point ou la photogrammétrie, soit grâce aux photos à 360° qui sont générées à chaque point de station du scanner
• nous pouvons ensuite intégrer le nuage de points dans un logiciel de conception architecturale en 3 dimensions et ainsi recréer le bâtiment. Cette maquette architecturale pourra ensuite être modifiée pour les travaux à envisager, quels qu'ils soient (rénovation, isolation, transformation, extension etc.)
• la visualisation en 3D permet une lecture facilitée des documents d'études, et par conséquent facilite la prise de décision en toute connaissance des tenants et aboutissants
• à toutes les étapes, les documents standards 2D peuvent être extraits des dossiers en 3D: plans (horizontaux), coupes (verticales), façades. Un dossier 2D extrait à la même date de la maquette 3D est ainsi cohérent, là où pour un travail en 2 dimensions, il peut y avoir des incohérences au fil des modifications, si elles sont mal reportées de vue en vue. Par ailleurs, l'utilisation de la conception en 3 dimensions permet d'anticiper les mises au point nécessaires plus en amont dans le processus d'études, et apporte ainsi de la fiabilité.
• après coup, il est possible de reboucler et de constater la conformité de la construction avec la vue d'études en 3D